Ah, s’il suffisait de chausser des lunettes pour gommer tout ce qui ne va pas dans notre société où les priorités ne concernent visiblement pas celles et ceux qu’elle rejette et maintient dans la précarité … ça se saurait !
les lunettes roses ne sont qu’un symbole qui permet d’entamer un travail collectif pour changer le monde, c’est pas dur à comprendre!
Un film foisonnant et ouvert, sans démagogie, problématique, poétique, politique, amicale et affectueux.
Un beau cadeau pour ses 18 ans
Bon, n’ayant pas les clés, j’ai interprété la séquence des lunettes roses comme une dénonciation de ceux qui ne veulent pas voir la réalité crue, comme ces mégalomanes qui, se parant de rose, préfèrent dépenser des sommes folles pour la galerie, plutôt que de construire pour aider ceux qui en ont un urgent besoin … et qui en sont fiers.
C’est bien dommage d’avoir coupé « la grasse matinée » (et pas « grâce »), alors je le remets en entier :
Il est terrible
le petit bruit de l’oeuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n’importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ce vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines..
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l’homme titube
et dans l’intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !…
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Tout est dit…pourquoi vouloir changer le monde et pas soi d’abord? C’est ce qu’on est qui détermine notre regard sur le monde…et comme disait Gandhi « deviens toi même le monde tel que tu aimerais qu’il soit » parce qu’il n’y a que ce que l’on est, le reste n’est qu’une illusion divine…
enfin des gens qui dansent dans 100jours, chouette petit moment de libération des corps jusqu’ici trop disciplinés et sages !
c’est de la poésie…Mais on peut toujours rêver !
soit le changement que tu veux voir pour le monde
Gandhi
méaculpa pour la fote d’ortografe de grasse
Cé pa grave.
J’étais content d’entendre le poème de Prévert parce qu’il a été important pour moi. À l’école j’apprenais « le cancre », ou d’autres poésies cucul, du Prévert filtré par le ministère.
Quand j’ai lu ce poème-ci par hasard, ça a été une clef qui m’a encouragé à aller lire autre chose que ce qu’on nous enseignait. C’est ainsi que j’ai découvert Marx à 8 ans. Non je plaisante, mais quand même, « la grasse matinée », c’est important (même sans guillemets).
Vive la vie ! A 18 ans tout est a inventer et a …reconstruire !
Ah, s’il suffisait de chausser des lunettes pour gommer tout ce qui ne va pas dans notre société où les priorités ne concernent visiblement pas celles et ceux qu’elle rejette et maintient dans la précarité … ça se saurait !
les lunettes roses ne sont qu’un symbole qui permet d’entamer un travail collectif pour changer le monde, c’est pas dur à comprendre!
Un film foisonnant et ouvert, sans démagogie, problématique, poétique, politique, amicale et affectueux.
Un beau cadeau pour ses 18 ans
Bon, n’ayant pas les clés, j’ai interprété la séquence des lunettes roses comme une dénonciation de ceux qui ne veulent pas voir la réalité crue, comme ces mégalomanes qui, se parant de rose, préfèrent dépenser des sommes folles pour la galerie, plutôt que de construire pour aider ceux qui en ont un urgent besoin … et qui en sont fiers.
C’est bien dommage d’avoir coupé « la grasse matinée » (et pas « grâce »), alors je le remets en entier :
Il est terrible
le petit bruit de l’oeuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n’importe quoi qui se mange
et il remue doucement la mâchoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu’il n’a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ça ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ce vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boîtes
boîtes protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines..
Un peu plus loin le bistrot
café-crème et croissants chauds
l’homme titube
et dans l’intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardines à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang !…
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l’assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Tout est dit…pourquoi vouloir changer le monde et pas soi d’abord? C’est ce qu’on est qui détermine notre regard sur le monde…et comme disait Gandhi « deviens toi même le monde tel que tu aimerais qu’il soit » parce qu’il n’y a que ce que l’on est, le reste n’est qu’une illusion divine…
enfin des gens qui dansent dans 100jours, chouette petit moment de libération des corps jusqu’ici trop disciplinés et sages !
c’est de la poésie…Mais on peut toujours rêver !
soit le changement que tu veux voir pour le monde
Gandhi
méaculpa pour la fote d’ortografe de grasse
Cé pa grave.
J’étais content d’entendre le poème de Prévert parce qu’il a été important pour moi. À l’école j’apprenais « le cancre », ou d’autres poésies cucul, du Prévert filtré par le ministère.
Quand j’ai lu ce poème-ci par hasard, ça a été une clef qui m’a encouragé à aller lire autre chose que ce qu’on nous enseignait. C’est ainsi que j’ai découvert Marx à 8 ans. Non je plaisante, mais quand même, « la grasse matinée », c’est important (même sans guillemets).
Vive la vie ! A 18 ans tout est a inventer et a …reconstruire !