-70 Parler ou être parlé…

Par Ugo Palheta

Pendant 100nuits, chaque semaine, un sociologue propose un contrepoint à un film de 100jours. Cette semaine +30 de Julien Baroghel

Parler ou être parlé…

 … (disait Bourdieu), voilà un enjeu politique de premier plan. Mais conquérir une parole propre peut-il encore avoir un sens quand l’organisation capitaliste de la vie tend à ôter toute signification aux mots mêmes ? Ces mots qui devraient être gorgés de la mémoire collective de nos vies, de nos espoirs et de nos luttes, nous apparaissent désespérément vides, tant ils se trouvent intégrés aux rhétoriques publiques de la résignation imposée et au matraquage publicitaire du bonheur falsifié (« c’est quoi c’te vie ? […] c’est réellement du gâchis ! » dit le narrateur du film). Les images ne valent pas mieux. Ces affiches qui défilent dans le film de Julien Baroghel disent assez le simulacre de démocratie auquel donnent lieu les élections qu’à rythme régulier l’on nous concède, et qui ne sauraient provoquer autre chose que le silence – celui de ces passants, en attente (mais de quoi ?). Devenues terrain de chasse des spécialistes en marketing politique d’un côté, des commentateurs de sondages d’opinion de l’autre, elles refoulent en l’encadrant strictement toute intervention populaire autonome. Qu’on se le dise : la révolution ne sera ni télévisée, ni même « citoyenne » (encore un mot vidé de son sens) ; elle sera tumultueuse et, contre l’amnésie médiatiquement produite, devra se réapproprier tout un héritage de pratiques, de représentations et de mots, nouant ainsi un lien entre les espérances d’hier et les victoires de demain. Lire la suite

-71 Juste une pétition pour une liberté

Par Pascal Boissel

Dans quelques semaines des élections législatives auront lieu, à la suite des élections présidentielles. Un député  UMP, Daniel Fasquelle, est pressé de légiférer. Pour lui, l’enjeu est que la représentation nationale interdise la psychanalyse dans le système de santé comme à l’université.

Chacun peut consulter le blog de cet honorable parlementaire pour vérifier cette assertion. Le 20 janvier 2012, il a déposé un projet de loi exigeant que « les pratiques psychanalytiques, sous toutes leurs formes, » soient « abandonnées dans l’accompagnement des personnes autistes ». Partout, dans le service public de psychiatrie, dans le secteur associatif, toute référence à la psychanalyse (« sous toutes ses formes ») devrait être exclue sur injonction de l’État. Fort de cette logique, autoritaire s’il en est, le susnommé Fasquelle a écrit aux Présidents d’université pour leur demander de « tourner le dos définitivement à l’approche psychanalytique dans l’enseignement et dans la recherche ». Éradiquer la psychanalyse est la mission que s’est assignée ce député. Lire la suite

-72 Amor de madre

Par Juanma Ferreira Morgazo

Este domingo no podré ir a comer a casa de mis padres y por lo tanto, no podré comentar con mi madre la expulsión de la carrera judicial de Baltasar Garzón -juez investigador de los crímenes del franquismo-, ni la exigencia de la patronal española al gobierno de quitar la prestación por desempleo a los trabajadores que rechacen un trabajo, ni las necesarias protestas estudiantiles en Valencia por los recortes en educación, ni la violentísima respuesta policial contra los estudiantes, Lire la suite

-73 Suite murale 4

Par Raymond Bozier

Murs d’appui (cit.16), de soutènement (V. Bajoyer, épaulement, perré). Mur d’espalier*, de terrasse*. Soutenir par des murs. V. Murailler. – Mur servant d’abri contre le vent (V. Brise-vent). Mur d’une digue, d’un brise*-lames. – Mur de clôture. V. Clôture (cit.1), enceinte. Enclore*, entourer de murs. V. Emmurer, murer

Mur servant d’abri contre le vent : Après une longue marche solitaire un mur lui apparut. Un mur gigantesque composé de piliers reliés par des poutres et dressé au cœur d’un paysage désertique et plat où ne subsistaient que des buissons épars agités par un vent détestable et chargé de poussières. Et il n’y avait rien d’autre aux alentours que cette immensité verticale et froide profilée sur le ciel et empêchant toute avancée. Lassé de subir les agressions du vent et désireux de reprendre son souffle, le voyageur décida de s’abriter contre le mur. À peine fut-il accroupi au pied de la muraille qu’il entendit, venant de l’intérieur, un murmure, comme si des êtres emmurés, devinant sa présence et pris de frénésie, avaient soudain voulu échapper à l’étreinte du ciment, briser la gangue épaisse et dure qui les couvrait et les empêchait d’aller librement. Lire la suite

-73 Sinaï 1

Par Les Na