-05 And everybody’s wounded

Par Otto T

Chers lecteurs, je vous rappelle le petit concours qui se terminera le 6 mai :
Le premier qui m’enverra la liste complète des chansons dont sont tirés les titres de mes bandes dessinées publiées sur 100nuits + le nom des interprètes (originaux)  gagne mon dernier bouquin (publié aux éditions Flblb).
Envoyez vos réponses à : ottot (à) no-log.org
Je signale que j’ai déjà reçu des réponses, mais incomplètes, puisqu’il faut aussi le titre de la chanson d’aujourd’hui et celui de la chanson de mon prochain post.
Bon courage.
Otto T

-05 La canción del príncipe azul / La chanson du prince charmant

par La Señorita y Odile

Pendant quelques années j’ai travaillé dans une boîte de production. On était une équipe essentiellement féminine et jeune. Sauf les chefs qui étaient des hommes plus âgés. Mon chef direct était un Milanais très grand appelé Dario, réalisateur de reality shows « à l’italienne ».

Nous on écrivait dans un open space, chacune devant son ordinateur, et lui il sortait de son bureau et il se promenait en observant son domaine. Il était drôle aussi, il nous faisait rire et de temps en temps il avait des accès de tendresse et il nous embrassait. Un jour je suis allée maquillée au boulot et en rigolant il m’a dit « francesina, aujourd’hui t’es venu maquillée comme une puttana ». Je ne sais pas la tête que j’ai fait mais il ajouta « c’est une blague » . Quant il me laissa seule avec mon envie de pleurer, une collègue qui nous avait vus est venue me montrer son soutien : « c’est un con ». Il avait la réputation de dépasser les bornes avec les employées (bien qu’il était marié et que sa femme parfois bossait avec nous).

Un jour, en passant à ses côtés il me donna une claque sur les fesses et je n’ai rien dit. Peu de temps après il recommença et ça a commencé à me préoccuper sérieusement. Quand je le voyais rôder je m’asseyais ou je m’appuyais contre un mur. Quand je l’ai raconté à mon copain ça lui a paru scandaleux et inadmissible : « Tu dois lui faire face Odile, dis-lui d’arrêter », et je répondais « Ce n’est pas si facile… ».

J’essayais de l’éviter mais tôt ou tard il s’arrangeait pour me donner sa petite fessée quand je baissais la garde. Au boulot je l’ai dit à quelques collègues mais la réponse était toujours « il fait ça à toutes les filles »

Je me sentais seule. Au bureau j’avais peur de mon chef, et à la maison j’avais peur que mon copain me demande si j’avais réglé le problème.

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