Par Étienne Douat
Pendant 100nuits, chaque semaine, un sociologue propose un contrepoint à un film de 100jours. Cette semaine +14 de Karel Pairemaure.
On l’a tous un jour entendu. Face à la mondialisation néolibérale dont tu évoques dans ta lettre les conséquences assommantes (+14, Karel Pairemaure, 09.02.2012, 100jours), il y a l’école. L’école publique comme haut lieu de résistance face aux processus de fabrique des inégalités de classe, au culte de la performance individuelle et de la compétition généralisée. L’école pour tous, l’école ouverte, l’école émancipatrice… La belle histoire. En écoutant la tienne, je découvre que tes doutes rencontrent une partie des miens. Concurrence, performance, peur, surveillance, uniformisation, docilité… autant de méthodes dis-tu, que l’on commencerait à « goûter » dès l’école. Vous exagérez diront certains…
La dernière livraison de la direction de l’Education de l’OCDE publiée cette semaine nous rappelle que l’histoire que tu racontes n’est pas une vielle fable mais s’écrit devant nous, à bas bruit le plus souvent. Quelques mots tirés de la présentation officielle de ce document dont je prends aujourd’hui connaissance, et qui passeront probablement inaperçus dans la plupart des médias : « L’objectif est de créer des systèmes d’éducation et de formation qui contribuent à la stabilité sociale et au dynamisme économique et qui donnent à chaque individu la chance de tirer le meilleur parti de ses capacités innées à tous les stades de sa vie. » Stabilité sociale et dynamisme économique ? Un horizon prioritaire pour l’école donc, qui rappelle avec force l’actualité de certains travaux que d’aucuns croyaient périmés, caricaturaux ou trop fatalistes… au point de les évacuer des bibliographies de la formation des enseignants. Lire la suite