00 La cancion del principe azul / La chanson du prince charmant

Par La Señorita

La chanson du prince charmant est un travail en cours qui continuera à se développer dans d’autres lieux et sous d’autres formes.
Si vous voulez participer en me racontant votre histoire écrivez-moi à :
lacanciondelprincipeazul(at)gmail.com

La canción del príncipe azul es un trabajo en proceso que continuará en otros lugares y bajo otras formas.
Si deseas participar contándome tu historia escríbeme a :
lacanciondelprincipeazul(arroba)gmail.com

Merci / Gracias :

Benoît Perraud / Camille Fougère / Alexandre Duval / Aurel Allemandou
Juanma Ferreira Morgazo / Jesús Acevedo / Elena Martín

et / y Sara, Lúnula, Martita y Carmen.

-01 La canción del príncipe azul / La chanson du prince charmant

par La Señorita y Carmen

1. On venait de se rencontrer, je ne sais plus si c’était sur le sable ou dans la mer. Maintenant c’était son tour donc je lui ai passé les lunettes de plongée,

-Tu as un maillot de bain de fille ! m’a t-il dit étonné

-C’est parce que je suis une fille, je répondis, perplexe.

Il partit et je suis restée toute seule en faisant des galipettes dans l’eau.

2. Les pages de mes premiers cahiers d’adolescence avaient comme héros des personnages masculins qui se racontaient à la première personne.

3. Un jour on m’a dit que je n’étais pas comme les autres. Je l’ai cru. Heureusement ce fût seulement pendant un temps.

4. J’ai entendu à nouveau que les femmes sont les pires ennemis des femmes. J’ai énuméré plein de cas dans lesquels les femmes avaient été le meilleur soutien des femmes.

5. J’ai dit que par rapport à notre rupture, ça me faisait de la peine de voir comment il avait pu se comporter, lui, mon premier copain. Un ami de la famille me tranquillisa. J’ai trouvé ça bien, que chacun prenne en charge ses propres sentiments. Quand il m’a vu danser avec l’un de nos copains, il est venu directement décharger sa rage contre moi. Mes lunettes c’est un autre ami qui les ramassa au sol. Plus que la douleur de la bousculade j’ai senti de la surprise. Mon père lui téléphona ainsi qu’à sa famille pour que ça ne se reproduise plus. Mon deuxième copain a dit qu’il n’allait pas entrer en conflit. J’ai trouvé ça bien aussi ; quand je lui ai raconté je voulais seulement soulager mon indignation.Mon deuxième copain fut le premier qui me fit pousser des ailes dans le dos. Fut un temps où j’ai pensé que de la perplexité à l’envol il n’y avait qu’un copain de différence. Choses de la jeunesse.

6. Inventer l’amour et le couple. Comment m’aimer et t’aimer pour se rendre forts ?

Ne pas transformer l’amour en reproches. Ne pas effacer les détails avec des je t’aime.

Ne pas être tout pour toi et que tu ne sois pas tout pour moi.

Ecrire des nouvelles paroles à cette chanson d’amour, sortir du refrain.

Eviter d’être défini, déclasser, désétiqueter, « décritiquer », déjuger.

Carmen

1. Nos acabábamos de conocer, no sé si en la arena o ya en el mar. Ahora le tocaba a él, así que le pasé las gafas de bucear. 


-¡Tienes un bañador de niña! Me dijo extrañado.


- Es que soy una niña, contesté perpleja.

Se marchó. Me quedé sola haciendo volteretas en el agua.

2. Las páginas de mis primeros cuadernos de adolescencia tenían como protagonistas a personajes masculinos que contaban en primera persona.

3. Un día me dijeron que yo no era como las otras. Me lo creí. Afortunadamente fue sólo por un tiempo.

4. Escuché nuevamente que las mujeres son las peores enemigas de las mujeres. Enumeré muchos casos en los que las mujeres han sido el mejor apoyo de mujeres.

5. Dije que de nuestra ruptura sentía pena por cómo estaría él, mi primer novio. Un amigo de la familia me tranquilizó. Me pareció bien, que cada uno cargara con sus sentimientos. 
Cuando me vio bailando con uno de nuestros amigos vino directo a descargar su rabia contra mi. Las gafas me las recogió del suelo otro amigo. Más que el dolor del empujón sentí sorpresa. 
Mi padre les llamó a él y a su familia por teléfono, para que no volviera a repetirse. 
Mi segundo novio dijo que no iba a entrar al trapo. Me pareció bien también, cuando se lo conté no pretendía más que airear mi indignación. 
Mi segundo novio fue el primero que me hizo crecer alas en la espalda. Hubo un tiempo en que pensé que de la perplejidad al vuelo no había más que un novio de diferencia. Cosas de juventud.

6. Inventar el amor y la pareja. ¿Cómo quererme y quererte para hacernos fuertes?

No cambiar amor por reproches. No borrar los detalles con tequieros.
No ser todo para ti y que tú no seas todo para mí.

Ponerle letras nuevas a esta canción de amor, salirnos del estribillo.

Evitar que nos definan, desencasillar, desetiquetar, desmalpensar, imprejuzgar.

 Carmen

-02 La canción del príncipe azul / La chanson du prince charmant

par La Señorita y Martita

La première situation m’est arrivée quand j’avais 23 ans. Je travaillais en salle d’opération à Madrid, c’était avec un chirurgien plastique qui prenait sa retraite la même année…donc il devait avoir 70 ans parce que les médecins bossaient jusqu’à 70 ans…il se trouve que j’entrais dans la salle pour le café…je portais un pyjama avec le col en v et on me voyait le décolleté…quand c’était comme ça je mettais un sparadrap pour ne pas qu’il s’ouvre mais ce jour là je suis arrivé un peu tard et je ne l’ai pas mis…alors j’entrais dans la salle à café et lui il sortait…lui il était grand et moi, tu sais…je mesure 1m50, donc depuis sa hauteur on me voyait tout…alors il a introduit son doigt jusqu’au fond de mon décolleté et il m’a dit…avec une voix dégoûtante dont je me souviens parfaitement après 15 ans… « c’est quoi cette jolie chose que tu as là ??? »… le pire de tout c’est que moi…qui ai toujours considéré que j’avais un sacré toupet et, qui pensais que dans une situation comme celle là je foutrais un bon coup de pied dans les couilles de l’adversaire, je suis restée humiliée, gênée…j’ai baissé la tête et j’ai couru mettre le fameux sparadrap pour cacher mon décolleté, qu’à ce moment là, j’ai senti provocateur….

J’ai mis un peu de temps à le raconter à une copine…après on a décidé de parler avec les infirmières chefs et on pensait le dénoncer mais finalement, comme il était sur le point de prendre sa retraite… et ceci et cela…alors rien.

Je me suis mise à le raconter partout dans l’hôpital et à dire qu’il était un vieux salace…et le type m’appelle un jour et il dit qu’il veut me parler…j’ai cru qu’il voulait me demander des explications sur ce que je disais de lui…mais comme je savais que ce que je racontais était vrai je me suis armée de courage et je lui ai demandé ce qu’il voulait. Il se trouve que ce gros porc voulait que j’aille travailler avec lui dans sa consultation privée…il devait penser que comme ça il aurait des chances…enfin…un épisode lamentable…ce qui est rageant c’est que les personnes plus âgées auxquelles j’en avais parlé, au lieu de me soutenir pour le dénoncer, elles m’ont dit que c’était mieux de ne pas faire du bruit…en fin…

Et pour la deuxième histoire j’avais 27 ans…elle m’est arrivé avec un super bourge d’Oviedo, copain d’une copine…avec son appartement seulement pour baiser en plein centre ville…

On avait flirté à la fête où on s’était rencontrés mais moi je n’avais pas l’intention de sortir avec lui…ou pas plus que quelques baisers… il insista pour que je l’accompagne pour laisser sa voiture chez lui…on venait d’une fête d’un village…je n’avais pas envie mais à force d’insister j’ai cédé…et je ne voulais pas monter chez lui mais à force d’insister je suis monté…à force d’insister je l’ai embrassé…on s’est pelotés puis il commençait à aller trop loin et je lui ai dit non…alors il m’a pris par le cou et il m’a obligé à le sucer…et je me suis mise à pleurer et alors il m’a dit que je lui avais coupé le sifflet…et il osa encore me sortir… « si tu me croises dans la rue, tu me diras bonjour ??? » je suis partie de sa maison en pleurs…je me souviens que j’ai appelé Paola une amie qui bossait la nuit, je savais qu’elle était réveillée…

Lire la suite

-03 La canción del príncipe azul / La chanson du prince charmant

par La Señorita y Lúnula

 

Violence imprégnée.

 J’embrassai le livre très fort : dix ans de travail condensé en 609 feuilles. Mon œuvre, mon éternelle œuvre. Avec elle et dans elle j’avais transité. Et enfin, j’avais réussi à mettre un point final. Ma thèse, mon éternelle thèse. Un projet personnel sur la transformation de l’identité qu’expérimentent des femmes qui ont souffert de violences, à partir de leurs récits oraux, racontés à la première personne. Un travail qui veut donner force à ces voix à peine rétablies.

Après de longs mois d’hibernation, le moment arriva de me mettre en jeu publiquement. D’explorer des réactions, des sensations, des confrontations. De reconnaître que dans ce travail il y avait un truc qui partait de moi, le partir de soi , de ma propre expérience de violence. Violence vécue dans le passé en personne, imprégnée et imprégnant les pages de l’étude.

Relié, gravé. Contenant des récits de souffrance et d’espoir. Je voulais que ma mère et mon père le voient. Le présenter en société. Traverser les murs de ma maison, crier « c’est cela que j’étais en train de faire », partager « c’est pour cela que j’ai volé tant d’heures à notre échange », offrir « reçois mes pages, elles font partie de moi… ».

Les premiers mots, les remerciements. Ma mère, mon père, ses copines, ses copains, ils s’assoient autour d’une table. Ma sœur, après une première lecture, émue et au bord des larmes, elle me demande de partager en public ces premières pages. J’accepte avec pudeur. Si je veux crier et que les femmes crient à travers moi, c’est le premier pas.

Lire la suite

-04 La canción del príncipe azul / La chanson du prince charmant

par La Señorita y Sara

Sí, claro, como todas tengo muchas anécdotas machistas, pero quizá una de las mejores me sucedió en un festival en Asia con un director de cine Irlandés que la tomó conmigo. Éramos tres mujeres directoras y él nos insultaba en plan broma todo el tiempo tipo “vuestros maridos os deben tener miedo” o “con tanto viaje os estarán poniendo los cuernos”. Nosotras no le hacíamos ni caso y nos reíamos mucho juntas. Yo creo que además le fastidiaba que mi peli hubiera tenido muchos premios y una acogida muy buena.

En el festival había muchas estudiantes voluntarias con las cuales yo me llevaba muy bien. El intentaba ligar todo el tiempo con ellas pero no le soportaban. Un día lo estaba haciendo pasar fatal a una voluntaria y yo le dije en público que la dejara en paz. Creo que por eso me eligió a mí. En la fiesta del último día del festival se levantó – ya bastante borracho- y delante de unas 200 personas , dijo a gritos: « Os tengo que dar una noticia, la gran artista Sara Smith no tiene lo que ustedes se piensan entre las piernas: tiene una gran POLLA « .- imagínate en el contexto asiático y con todos los estudiantes y « assistants » allí escuchando boquiabiertos…

Fue una agresión brutal.

Toda estas dinámicas de poder, género y machismo ocurriendo en paralelo a un festival de cine, la verdad da que pensar.

Sara

Bien sûr, comme nous toutes, j’en ai plein des anecdotes machistes, mais peut-être l’une des meilleures m’est arrivée lors un festival en Asie avec un réalisateur irlandais qui m’avait pris en grippe. On était trois femmes réalisatrices et lui il nous insultait en continu en faisant style de blaguer : « vos maris doivent avoir peur de vous » ou bien « avec tous ces voyages ils vont vous faire porter des cornes ». Nous, on en faisait pas attention et on rigolait ensemble. Je pense qu’en plus ça l’ennuyait beaucoup que mon film ait eu plein de prix et reçut un très bon accueil.

Dans le festival il y avait plein d’étudiantes bénévoles avec lesquelles je m’entendais très bien. Il essayait de les draguer tout le temps, mais elles, elles ne pouvaient pas l’encadrer. Un jour il était sérieusement en train d’embêter une bénévole et devant tout le monde je lui ai dit d’arrêter. Je pense que c’est pour cela qu’il m’en voulait. Lors de la fête du dernier jour du festival il se leva -déjà assez ivre- et devant 200 personnes il cria bien fort « Je dois vous annoncer une nouvelle, la grande artiste Sara Smith n’a pas ce que vous pensez entre les jambes, elle a une grande BITE ». Imagine le contexte asiatique avec tous les étudiants et les « assistants » qui écoutaient ça bouche bée.

Ce fût une agression brutale.

Toutes ces dynamiques de pouvoir, de genre, de machisme qui arrive en parallèle pendant un festival de cinéma, ça fait réfléchir.

Sara

-05 La canción del príncipe azul / La chanson du prince charmant

par La Señorita y Odile

Pendant quelques années j’ai travaillé dans une boîte de production. On était une équipe essentiellement féminine et jeune. Sauf les chefs qui étaient des hommes plus âgés. Mon chef direct était un Milanais très grand appelé Dario, réalisateur de reality shows « à l’italienne ».

Nous on écrivait dans un open space, chacune devant son ordinateur, et lui il sortait de son bureau et il se promenait en observant son domaine. Il était drôle aussi, il nous faisait rire et de temps en temps il avait des accès de tendresse et il nous embrassait. Un jour je suis allée maquillée au boulot et en rigolant il m’a dit « francesina, aujourd’hui t’es venu maquillée comme une puttana ». Je ne sais pas la tête que j’ai fait mais il ajouta « c’est une blague » . Quant il me laissa seule avec mon envie de pleurer, une collègue qui nous avait vus est venue me montrer son soutien : « c’est un con ». Il avait la réputation de dépasser les bornes avec les employées (bien qu’il était marié et que sa femme parfois bossait avec nous).

Un jour, en passant à ses côtés il me donna une claque sur les fesses et je n’ai rien dit. Peu de temps après il recommença et ça a commencé à me préoccuper sérieusement. Quand je le voyais rôder je m’asseyais ou je m’appuyais contre un mur. Quand je l’ai raconté à mon copain ça lui a paru scandaleux et inadmissible : « Tu dois lui faire face Odile, dis-lui d’arrêter », et je répondais « Ce n’est pas si facile… ».

J’essayais de l’éviter mais tôt ou tard il s’arrangeait pour me donner sa petite fessée quand je baissais la garde. Au boulot je l’ai dit à quelques collègues mais la réponse était toujours « il fait ça à toutes les filles »

Je me sentais seule. Au bureau j’avais peur de mon chef, et à la maison j’avais peur que mon copain me demande si j’avais réglé le problème.

Lire la suite