Par Krica
-91 topismes plus ou moins ruraux
-91 Invisibles
Par Bertrand Geay
Invisibles, les « sans droits », les « fins de droits », les stagiaires à deux francs six sous, les travailleurs pauvres de l’entretien, de la manutention, des grands chantiers du bâtiment. Invisibles, les handicapés, les fous, les vieillards en « fin de vie ». Invisibles, ces femmes assignées à domicile, véritables « chômeuses de l’ombre »1, ces jeunes hommes qui, en dépit des droits acquis par leurs aînés, tentent toujours aussi souvent de se tuer parce qu’ils sont en train de découvrir leurs penchants sexuels.
Tout à l’heure dans le métro, quatre SDF s’installaient pour dormir, chacun sur leur banc, avec leurs bonnets, leurs gants, leurs couvertures et leurs litrons. Tout autour, chacun se pressait de rentrer chez lui et se préparait à affronter le vent glacial de ce début février. Dans les couloirs, il y avait encore une vieille femme à genoux, un jeune homme hirsute, assis en tailleur derrière son petit panneau en carton : « j’ai faim ». Lire la suite
-92 Petit exo
-92 Yesterday, all my trouble seems so far away
-93 Amor de madre
Par Juanma Ferreira Morgazo
Mi madre poco entiende de los mercados internacionales, pero sí domina sin problema el del barrio. Este lo combina con eficiencia con otros comercios: Carrefour, Lidl, Día, etc., en todos se siente cómoda -aquí las patatas, aquí los huevos, la leche y el arroz-, siempre ha sabido dónde debe comprar cada uno de los artículos que se consumen en casa, y además tiene la capacidad de ahorrar cada mes algún que otro euro. Yo no soy capaz de ello. Lire la suite
-93 Prologue
-94 Suite Murale 1
Par Raymond Bozier
« ils avaient dit qu’ils changeraient la vie
mais ils n’ont rien touché, craignant sans doute
de trahir leur propre vie »
Poème du 17 mars 1986
extrait de Bords de mer, Flammarion, 1998
Explicatif – Pour ces 100 jours et nuits d’ébullition électorale dont le résultat sera probablement aussi affligeant que les précédents – certes le mur du grand K. mondialisé atteint ses limites et vacille dangereusement, mais peu nombreux sont encore ceux qui souhaitent son effondrement ; l’idée selon laquelle rien de mieux ne saurait ni ne pourrait le remplacer, le passif du Mur de Berlin et la crainte des bouleversements1 (le tout entretenu par les soutiens désignés du système – philosophes, journalistes, spécialistes en tous genres, etc – ayant table ouverte dans les mass-médias les plus importants), demeurent. Il faudra sans doute beaucoup plus de dégâts et d’ensevelissements sous les gravats pour que les choses commencent à changer véritablement…Pour ces 100 nuits donc,je me suis fixé la contrainte suivante : utiliser à des fins de création littéraire et à raison d’une production par semaine, les déclinaisons et usages du mot MUR publiés dans le volume 4 du Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, les mots et les associations d’idées, éditions Le Robert, 1978. Les définitions seront la plupart du temps écourtées et privées des citations, la typographie par contre sera respectée. Des textes et des illustrations de diverses natures agrémenteront l’édifice. Pour le reste chacun et chacune auront compris, entre les lignes et avant même que ne commence l’écriture des textes, de quel côté penche l’auteur, mur d’un mètre soixante dix sept, vieux de soixante deux ans et non encore totalement décrépi(t)…
MUR. n.m. (vers 1100 ; du lat. murum, accus. de murus).
||1° Ouvrage de maçonnerie qui s’élève verticalement ou obliquement (murs de soutènement) sur une certaine longueur et qui sert à enclore, à séparer (des espaces) ou à supporter une poussée. V. Architecture, construction. Matériaux utilisés dans la construction d’un mur. V. Pierre ; moellon, parpaing ; mortier… Lire la suite