-45 Le monde de la glisse

Par Les Na

Quels biens de consommation ont été les plus achetés sur internet en France depuis un an ? En répondant à cette innocente question, des sociologues britanniques ont eu une surprise de taille…

Les images qui accompagnent ce billet n’ont rien à voir avec le sujet. Il s’agit de captures d’écrans réalisées sur le site internet du journal Le Monde, qui a subi un bug (décalage entre les titres et les images censées les illustrer) pendant quelques 48 heures.

-45 Suite murale 8

Par Raymond Bozier

Loc. Entre quatre murs : dans une maison vide* ; et aussi, en restant chez soi (Cf. Bizarrerie, cit. 5), à l’intérieur, enfermé (volontairement ou non). Passer ses vacances entre quatre murs, à cause de la pluie. Entre les quatre murs d’une école, de la Sorbonne (Cf. Instituteur, cit. 5). Enfermer entre quatre murs (de prison).

 « La famille était réunie pour le dîner. Á travers les fenêtres sans rideaux, on pouvait voir la nuit tropicale. » Kafka, JournalNote du 26 octobre 1913.La lumière du jour et la pluie filtraient à travers les persiennes.Une table, une chaise et une armoire constituaient le seul mobilier de la chambre. Le voyageur exténué quant à lui était couché sur le côté, à même le sol, les genoux remontés sur le ventre, la tête posée sur son bras droit. Il riait de temps en temps, pour tromper sa solitude et s’assurer de sa bonne santé mentale. Malgré la chaleur extérieure le carrelage conservait un peu de fraicheur. Il respirait lentement. La pièce sentait le renfermé et des moisissures couvraient la tapisserie côté ouest. Passer ses vacances entre quatre murs, à cause de la pluie, n’était certes pas la meilleure des choses, mais le voyageur en avait vu d’autres. Le contact de ses os contre le carrelage commençant à devenir douloureux, il se tourna. Il était parfaitement libre de ses mouvements et nul ne l’obligeait à rester éternellement sur le côté droit. Lire la suite

-48 Incorrecte seringue

Par Yvalin

Dimanche 18 mars 2012
Journée standard, quelques démarches personnelles, malgré tout importante : nous allons acheter un appartement, le banquier est d’accord, l’offre de crédit est signée. Vingt ans d’engagement, je me projette. Je ne suis ni dans l’urgence, ni dans l’immédiateté. Je suis en capacité de m’imaginer aujourd’hui et demain. Sans vouloir psychologiser, moraliser, nous pouvons entrevoir le monde de la précarité et de la toxicomanie (surtout quand ces deux mondes se rencontrent) comme celui de l’immédiateté, de l’urgence, du seul instant, bref de la survie.

Lorsque je sens la crise de manque survenir, pas de doute : aucun avenir n’est possible. Seule la satisfaction de mon corps, la prise du produit salvateur pourra me faire envisager les minutes, les heures à venir. Toute ma quête, ma recherche sera tendue vers cette délivrance ; ni la faim, ni le froid, ni la douleur ne sauront me détourner de ce besoin impérieux. Douleur, j’entends une blessure, des coups, car à ce moment le physique n’est que souffrance, sueur, tremblement, froid intense.
Classiquement nous décrivons les comportements ainsi : récréatifs, réguliers, abusifs. Récréatif tout le monde le comprendra, c’est pour le plaisir, sans régularité, la prise d’un produit, une action particulière. Juste pour le fun, le goût du voyage, de l’expérience. Régulier, on entre dans la dépendance, on a besoin du produit (ou de l’action : les jeux d’argent par exemple) pour vivre, la notion de plaisir s’estompe, celles de satisfaction, d’apaisement surgissent. Abusif, on commence à perdre le contrôle, le plaisir devient fugace, l’addiction est là. Les prises sont facilement excessives, la satisfaction immédiate, la recherche du produit comme son existence n’est plus que de la survie.

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