-59 Suite murale 6

Par Raymond Bozier

En parlant de la face intérieure des murs, des cloisons d’une habitation). Revêtement des murs d’une chambre (V. Boiserie, lambris, tapisserie). Papier tapissant les murs (CF. Force, cit. 84). Glace (cit.27), trumeaux* ornant les panneaux* d’un mur. Murs garnis de corniches, de plinthes. Meuble dans l’angle d’un mur (V. Ecoinçon) adossé contre un mur (V. Console). – Suspendre, pendre des tableaux, des gravures

Par ext. Les murs : l’habitation même.

Meuble dans l’angle d’un mur

 je ne connais pas

les raisons du bonheur qui m’accable

et nul ne m’oblige à rêver

pourtant

certaines nuits

j’entre nu dans le béton

et j’en ressors au matin

tel un somnambule

lavé des rêves

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-59 Attentat, caca

Par Les Na

-62 Incorrecte seringue

Par Yvalin

Mercredi 29 février
On n’apprend pas à nager à un homme qui se noie. En premier on le sort de l’eau. On ne donne pas un ticket service ou l’adresse des Restos du cœur à un homme qui a faim, sans d’abord s’assurer qu’il aura la force d’y aller. Je force le trait ; mais lorsque nous avons en urgence ce genre de demande, nous ouvrons le frigo, regardons les étagères pour dépanner, immédiatement, si petitement que ce soit. C’est un peu la philosophie de la maison.

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-63 La forme d’une ville

Par Sophie Orange

Pendant 100nuits, chaque semaine, un sociologue propose un contrepoint à un film de 100jours. Cette semaine +35 de Thomas Hakenholz.

« Ici ça va être détruit »

Usines détruites. Squats désossés. Immeubles rasés. Ici, on casse et on brise.

« En fait ils ont tout détruit, ils ont détruit la vie des personnes ».

Ecroulées les façades, tombés les murs, effondrés les toits. En même temps que la géographie cède, ce sont des histoires que l’on fait taire. Les bâtiments sont comme des biographies individuelles et collectives cristallisées, réifiées. Lorsqu’on les détruit, on détruit plus que de la tôle, du parpaing ou du verre : on démolit des souvenirs, on déchire un groupe, on défait une mémoire collective. Si ces travailleurs, ces familles, sont tant attachés à ces murs, à ces portes, à ces machines, à ces couloirs, c’est que ces murs, ces portes, ces machines et ces couloirs portent leurs empreintes. La ville, la maison, la rue sont du social objectivé : ils fixent et font perdurer les liens amicaux et les liens familiaux. Ils supportent le passé des individus. Maurice Halbwachs écrivait que « lorsqu’un groupe est inséré dans une partie de l’espace, il la transforme à son image ».

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