-73 Suite murale 4

Par Raymond Bozier

Murs d’appui (cit.16), de soutènement (V. Bajoyer, épaulement, perré). Mur d’espalier*, de terrasse*. Soutenir par des murs. V. Murailler. – Mur servant d’abri contre le vent (V. Brise-vent). Mur d’une digue, d’un brise*-lames. – Mur de clôture. V. Clôture (cit.1), enceinte. Enclore*, entourer de murs. V. Emmurer, murer

Mur servant d’abri contre le vent : Après une longue marche solitaire un mur lui apparut. Un mur gigantesque composé de piliers reliés par des poutres et dressé au cœur d’un paysage désertique et plat où ne subsistaient que des buissons épars agités par un vent détestable et chargé de poussières. Et il n’y avait rien d’autre aux alentours que cette immensité verticale et froide profilée sur le ciel et empêchant toute avancée. Lassé de subir les agressions du vent et désireux de reprendre son souffle, le voyageur décida de s’abriter contre le mur. À peine fut-il accroupi au pied de la muraille qu’il entendit, venant de l’intérieur, un murmure, comme si des êtres emmurés, devinant sa présence et pris de frénésie, avaient soudain voulu échapper à l’étreinte du ciment, briser la gangue épaisse et dure qui les couvrait et les empêchait d’aller librement. Lire la suite

-80 Suite murale 3

Par Raymond Bozier

Plantes (Cf. Lierre, cit. 1), fougères des murs. Cloportes

des murs*.

L’origine du mot cloporte est incertaine. On sait par contre que cet animal crustacé malacostracé vit de préférence dans les lieux sombres et humides et qu’il se nourrit de débris organiques. On les trouve souvent sous les pierres, dans les caves et coins obscurs de l’habitat humain. On pourrait dire des spéculateurs qu’ils sont les cloportes de l’espèce humaine. Lire la suite

-94 Suite Murale 1

Par Raymond Bozier

 « ils avaient dit qu’ils changeraient la vie

mais ils n’ont rien touché, craignant sans doute

de trahir leur propre vie »

 Poème du 17 mars 1986

extrait de Bords de mer, Flammarion, 1998

 Explicatif – Pour ces 100 jours et nuits d’ébullition électorale dont le résultat sera probablement aussi affligeant que les précédents – certes le mur du grand K. mondialisé atteint ses limites et vacille dangereusement, mais peu nombreux sont encore ceux qui souhaitent son effondrement ; l’idée selon laquelle rien de mieux ne saurait ni ne pourrait le remplacer, le passif du Mur de Berlin et la crainte des bouleversements1 (le tout entretenu par les soutiens désignés du système – philosophes, journalistes, spécialistes en tous genres, etc – ayant table ouverte dans les mass-médias les plus importants), demeurent. Il faudra sans doute beaucoup plus de dégâts et d’ensevelissements sous les gravats pour que les choses commencent à changer véritablement…Pour ces 100 nuits donc,je me suis fixé la contrainte suivante : utiliser à des fins de création littéraire et à raison d’une production par semaine, les déclinaisons et usages du mot MUR publiés dans le volume 4 du Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, les mots et les associations d’idées, éditions Le Robert, 1978. Les définitions seront la plupart du temps écourtées et privées des citations, la typographie par contre sera respectée. Des textes et des illustrations de diverses natures agrémenteront l’édifice. Pour le reste chacun et chacune auront compris, entre les lignes et avant même que ne commence l’écriture des textes, de quel côté penche l’auteur, mur d’un mètre soixante dix sept, vieux de soixante deux ans et non encore totalement décrépi(t)…

 MUR. n.m. (vers 1100 ; du lat. murum, accus. de murus).

||1° Ouvrage de maçonnerie qui s’élève verticalement ou obliquement (murs de soutènement) sur une certaine longueur et qui sert à enclore, à séparer (des espaces) ou à supporter une poussée. V. Architecture, construction. Matériaux utilisés dans la construction d’un mur. V. Pierre ; moellon, parpaing ; mortier…  Lire la suite