-12 Impossible project

Par Sarah Seené

16 réflexions au sujet de « -12 Impossible project »

  1. Bizarre ces jambes de danseuse sous les yeux !
    100nuits a un petit côté rétro-chromo aujourd’hui, avec cette proposition, et celle d’Alex dans « A la rencontre des français »

  2. Gregory, merci pour ce bel avis à l’emporte-pièce. Encore un petit effort, et je pense que tu vas gagner haut la main le le « bourrin d’or » des 100jours à moins que tu ne vises « le beauf d’argent » ?

  3. Merci Rom de ces compliments, mais ça ne répond pas à ma question : c’est quoi ce truc ? ni à la question de Plaza : pourquoi elle met ses chaussettes sous ses yeux ?

  4. Chers Gregory et Plaza,

    Votre entrée en matière dans ce type de commentaires désagréables me paraît plus qu’indélicate et peu respectueuse !

    C’est fort dommage pour des personnes qui se veulent engagées et – qui plus est – dans un projet collectif où il est essentiel de respecter le travail de chacun.

    On peut très bien ne pas apprécier le travail des autres, c’est même cela qui est intéressant. Le consensuel ce n’est pas drôle.

    Mais écrire directement « C’est quoi ce truc ? » et pire encore faire une référence (très) déplacée au FN me semble vraiment pas fin. Mais c’est peut-être pour gagner la concours dont parle Rom.

    Dommage !

    Bien à vous,

    Sarah.

  5. Je ne sais vraiment pas dans quelles directions se sentent « engagés » Grégory et Plaza, et encore moins le sens qu’ils donnent au mot collectif… Une pensée critique un tant soit peu pertinente sur l’art et le politique n’est pas toujours facile à trouver, et la facilité de la décontraction intellectuelle tout autant que le mépris font vite leur apparition, même ici.

    Je tiens à dire merci à Sarah, non seulement pour sa proposition photographique dans le cadre de ce grand projet, mais également pour avoir osé répondre. On appelle ça un « auteur ».

    Merci.

    Bien à vous.

  6. Bon, alors
    allons-y analysons :

    Une jeune femme photographiée en polaroïd noir et blanc devant un mur d’articles de journaux et d’affiches électorales déchirées, des espèces de larmes bleues-blanc-rouge à paillettes qui pendent aux yeux. Et de la peinture noire qui ronge les marges.
    C’est publié le lendemain du premier tour.

    Cette jeune femme représenterait donc la France, qui pleure des larmes patriotiques disco au vu du résultat des élections, ou bien en référence à la campagne électorale.
    Et le noir de cendres qui l’entoure, est-ce une menace ? La menace de l’extrême-droite, peut-être, étant donné que nous nous trouvons sur 100nuits, site « de gauche ». (Et si c’était publié sur un site de droite, est-ce que ça aurait le même sens ?)
    Et pourquoi un polaroïd ? C’est un mode de photo daté, qui nous renvoie aux années 60 à 80, ce portrait serait donc celui d’une France d’il y a 30 ans, qui pleure en voyant ce que les campagnes électorales sont devenues (?)

    Tout ça me paraît un peu naïf, voire ambigü, notamment l’utilisation du drapeau français.
    Je ne dis pas qu’une oeuvre doit forcément être explicite, mais en l’occurrence je trouve que Sarah manipule une imagerie / des symboles qu’elle ne semble pas maîtriser tout à fait. La première fois que j’ai vu la photo j’ai eu la même réaction que Grégory, mais le fait que ce soit sur ce site m’a fait douter.

    En-dehors de ça, c’est assez agaçant de se voir rappeler à l’ordre dès qu’on essaie de faire des commentaires un peu rigolos. Il n’y a pas là manque de respect pour l’artiste-auteur mais une façon de mettre en question sa publication.
    On est peut-être bourrin (et encore), c’est peut être vexant, mais quand on publie sur un site ouvert à commentaires on s’y expose immanquablement.

    Au lieu de se scandaliser genre « olalah, tu manques de respect, tu n’as pas l’esprit collectif » (et de quel collectif parle-t-on ?), pourquoi ne pas plutôt essayer d’argumenter, de parler de ce qui a été fait, pourquoi, comment, et pourquoi éventuellement ça ne fonctionne pas bien.
    Ou juste rigoler avec le commentateur, prendre de la distance avec ce qu’on a réalisé.

    Il y a eu sur 100jours un bel échange entre deux cinéastes en désaccord (à propos du film +67 : http://www.100jours2012.org/blog/category/numeros/67/), on aimerait que ça soit de même sur 100nuits, plutôt que rentrer d’emblée dans un registre d’attaque personnelle (« oh tu me manques de respect ! »).

  7. @Grégory : le « truc » d’Odile, mot désormais donc déposé ayant une étymologie et une histoire que vous venez de réinventer, est cité plusieurs fois dans le +22. Suite à un commentaire qui attribuait le terme « belle création » dont semblait s’offusquer la-dite Odile, elle développe son argumentation pour en finir à ce terme-ci.
    « Pascal B. » le reprend pour dénoncer l’ambiguïté de ce type de discours ennemi du suffrage universel, possiblement défendable également par des monarchistes par exemple. Puis « Nico » l’utilise dans un optique méliorative, dixit : « c’est excellent ce truc ».
    Je pense donc que « truc » ne contient a priori aucune appréciation qualitative, il ne désigne qu’un procédé ou un objet, ma foi dans une acception fort vague. Merci de ne pas limiter vos assertions radicales à des références calculées après-coup, vous perdez de la superbe !
    Personne n’a balancé d’ordinateurs, enfin je n’espère pas, mais après tout vous attaquez durement, sans gêne et sans pincettes, je ne vois pas pourquoi deux-trois commentaires en retour, plutôt sympathiques au demeurant, vous font bondir genre « on peut même plus déconner, merde », puisque ça semblait bien aller dans le sens de votre intervention, aux caractères fortement polémique et provocateur il me semble.

    Vous pourriez au moins jouer le jeu de votre propre provocation, ce serait le minimum non ?

    @Plaza : Votre réponse me semble fort argumenté, et beaucoup plus à propos que cette histoire de vêtements relatifs au pied. Dans le même temps, je ne trouve pas que le visage du photographié évoque la tristesse, mais au contraire une forme d’obstination contenue, voire provocatrice. Il me semble donc possible que dans ce magma journalistique d’arrière-plan si chaotique, cet individu ne trouve plus de place, et que le symbole français lui sorte par les yeux ! Certes dans un onirisme et une esthétique dont je suis peu familier et pas forcément adepte (!), mais qui a le mérite de m’être nouveau. « je trouve que Sarah manipule une imagerie / des symboles qu’elle ne semble pas maîtriser tout à fait » : vous me semblez bien prétentieux sur ce point, vous comprenez et saisissez mieux la sémiotique que votre semblable moins expérimenté ? Allons, allons… Aucun symbole n’est figé par un individu ou un groupe, une histoire le traverse, et sa réutilisation, sa réactivation, son détournement ou sa critique sont fort salutaires non ? C’est dur d’associer maîtrise, fixité et symboles.
    Votre analyse plastique a du sens et me semble pertinente dans son caractère « cendrée fascisante », mais bien moins dans son histoire des supports techniques. Un support ne me semble pas uniquement renvoyer à son utilisation originelle et primitive : nous ne pouvons pas créer des oeuvres contemporaines avec le super8 de 1965, l’encre typographique de Gutenberg du XVè ou le violon du XVIè siècle ? Il s’y réfère forcément, fruits de leurs époques respectives, mais encore une fois des artistes et des spectateurs sont passés par là, et l’histoire les a travaillé.

    Je suis d’accord avec vous sur la nécessité de produire un débat digne de ce nom sur les oeuvres. Mais sachez que votre humour à tous deux n’est pas forcément partagé par tou-te-s et parfois difficilement saisissable (notamment quand on emprunte au champ lexical du textile ou à la représentante d’un parti fasciste), que tout le monde n’a pas la même distance que vous évoquez, la même histoire avec le projet, le site, ses oeuvres, ses discours et ses échanges, que mener un débat au sein d’un collectif nécessite de définir les termes de l’échange, et que faire se sentir à l’aise des gens pour qu’ils puissent s’exprimer est un acte politique d’une haute importance. Enfin il me semble.

    Mais tout ceci reste ma foi fort cordial, et j’espère que les discussions se poursuivent, et je serais ravi que Sarah nous évoque si elle le souhaite ses intentions.

    Et désolé je ne fais aucune blague mais j’ai vraiment un humour de merde !!! :)

    Bien à vous tou-te-s.

  8. Non, je vous assure, « truc » je l’ai vraiment repris consciemment à Odile, dans le sens où elle l’a employé.

    Autant d’énergie dépensée pour Marine Le Pen et des chaussettes, et ben j’aurais pas cru.

  9. Mais j’aimerais savoir qu’est-ce qui vous paraissait fascisant dans cette photo moi… Pourquoi Le Pen ? Le Bleu-blanc-rouge ?

  10. Et puis c’est de la discussion comme vous le désiriez non ? Donc de la bonne énergie dépensée :) !

  11. J’ai dit qu’on dirait le portrait de l’artiste en Marine Le Pen jeune, j’ai pas dit que c’était fascisant.

    Si Picasso avait peint un portrait de l’artiste en Franco jeune, cela aurait été un hymne à la liberté et un pied de nez à la dictature.

  12. Chers commentateurs,

    Je suis surprise de l’enthousiasmant débat qui se trame autour de ce polaroid. Je n’en demandais pas tant. :)

    C’est intéressant de lire vos points de vue, de voir vos réactions. Mais je crois tout de même qu’il faut re-préciser quelques petites choses.

    D’abord, concernant le long commentaire de Plaza – presque composé et vraiment tiré par les cheveux –, je pense en effet que nous ne partageons pas la même vision des choses. Je ne conçois pas qu’on puisse affirmer en voyant une photo : « cet élément veut dire telle chose » ou bien « ça + ça = ça ». Je trouve ce type de regard arithmétique vraiment réducteur et témoin d’un esprit peu ouvert.
    De plus, le ton – quelque peu rentre-dedans – justifié par un beau « On ne peux même plus écrire un commentaire rigolo sans se faire engueuler » me laisse perplexe et me fait comprendre qu’en effet notre terrain humoristique n’est pas le même non plus.
    Quant au superbe « Sarah manipule une imagerie / des symboles qu’elle ne semble pas maîtriser tout à fait. », j’imagine, Plaza, qu’en écrivant cela, tu avais le sentiment de mieux les « maîtriser ». Que de prétention, non ?!

    En faisant ce polaroid, mon intention était de fabriquer une sensation et non pas d’exprimer un message politique.
    L’amas de morceaux de journaux peut être perçu comme la masse d’informations désordonnées, les dizaines d’arguments, de discours, de débats, de ragots que les médias nous balancent au vu des élections.
    La jeune femme – blonde – (j’imagine que c’est pour sa blondeur que Gregory y voit une Marine Le Pen… mais il n’en est rien), reçoit ces données comme chacun. Ce que j’ai voulu faire ressortir via son visage et son expression c’est la perte de sensibilité, de fraîcheur liée à ce trop plein.
    C’est une sensation de malaise, de mal-être qui était l’idée principale de ce polaroid. Les larmes peuvent traduire l’explosion interne. Les cendres au vernis, plus esthétiques que « politiques » n’ont rien en commun avec le fascisme (!) mais peuvent appuyer le sentiment de malaise.
    Cependant comme l’un de vous l’a souligné, le regard du modèle n’est pas triste, mais malicieux, confiant. Le personnage ne semble pas se « laisser abattre »…

    Et donc, ce qui est intéressant c’est que chacun soit libre d’imaginer une histoire. Aucun sens n’est imposé, bien au contraire. Simplement, l’image indique une direction, une atmosphère.

    Retenons cela de positif qu’il nous fait discuter ce pola !

    Bien à vous,

    Sarah.